👉 Retrouvez le clip de “Démarre”.
Démarre
Lance-toi
Sors du brouillard
Sors de la mare à canards
Démarre
Ouvre ton armoire
Enlève la poussière sur ton grimoire
Démarre
Sors du cafard
Décongèle ton Picard
Dégivre ton tracteur
Appuie sur le starter
Tourne la clef
Démarre
Débraye
Passe la première
Tout n’a toujours démarré qu’en première
Commence par un mini-rien
Un chouilla de quelque chose
Crée le coeur de ta volonté
De ton idée
De ta créativité
Regarde, le paysage a déjà changé
Démarre
Débranche la moulinette à histoires
Te fais pas une montagne de ce qui se passera après
Démarre
Tout de suite
Laisse à demain ce qui appartient à demain
Toi tu es aujourd’hui et tu démarres
Laisse ta tête de côté
Laisse l’avant
Laisse l’après
Fuis les regards qui te prendront pour fou
Ce qui rend fou c’est de ne pas démarrer
Alors démarre
Sors ton pinceau
Sors ton ordi
Je sais pas, je connais pas ta vie
Sors ton tricot, ta tenue, ton micro
Décroche ton téléphone
Sors de la nuit
Prends un tapis
Crée la magie
Sors, ouvre, expanse-toi
La vie ne sert qu’à ça
À s’expandre, à se répandre
À ouvrir pour jaillir
Alors jaillis
Montre-toi
Exauce-toi
Comme l’ETNA
Pars à l’assaut de toi
Surprends-nous
On attend tous ça
Et toi, tu ne regretteras rien
Démarre
Quand nous étions gamins et qu’il s’agissait d’écrire une rédac’ ou de préparer un exposé à la maison, et que nous n’arrivions pas à passer à l’action, mon père rétorquait : “Ouvre Word ! Ouvre Word” (“Word” : logiciel de traitement de texte PC). C’était si simple : déjà ouvrir “Word” permettait de passer du “rien” à “quelque chose”, et transformait intégralement la dynamique.
Plus tard, une amie m’emmène sur un mur d’escalade pour la première fois, je me retrouve complètement bloqué au bon milieu. Elle me dit : “Regarde, déplace ton pied gauche sur cette prise”, laquelle prise se situait à 10 cm, c’est à dire juste à côté. Je lui dis : “Attends ça changera rien, elle est juste à côté, c’est la même chose, je vais rester bloqué”. “Fais-le quand même” me dit-elle. Je m’exécute, et, sous mes yeux, le mur d’escalade s’en trouve totalement transformé. Certaines prises deviennent accessibles et je réussis à m’en sortir. C’est une expérience très marquante pour moi.
Démarre, sans trop de poser de questions. Tu verras après.
Merci à mon ami José Payet d’avoir proposé ton piano pour cette chanson. Nous avons volontairement gardé une interprétation brute et un enregistrement médiocre pour créer une forme de transe et ainsi faire ressortir encore plus le texte et ses “démarre”. Dans le tableau de Paul, j’y vois les sources jaillissantes à l’intérieur de nous, qui nous poussent à éclore.
Paroles et musique : Romain
Arrangements : Dominique Fauchard et Romain
Percussions : Dominique Fauchard
Piano : José Payet
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Peinture : Paul Bigourdan
Photographiée par : Raphaële Kriegel
Création graphique : Julien Grelet
Album De Tout Coeur
© et ℗ Tous droits réservés – Éditions De Tout Coeur
"Démarrer" c'est si important pour s'incarner et se réaliser. C'est la base de tout. Pour moi, mon "démarre", c'est aussi la voix de Jean-Paul Belmondo dans "Le Cerveau" (G. Oury, 1969), qui dit à Bourvil "Démarre" [la voiture] alors que ce dernier freine les quatres fers. "C'est ça, démarre !" ajoute-t-il. La voix de Belmondo dans ce film que j'ai vu au moins une dizaine de fois, me porte encore aujourd'hui.
"Démarre" a mis du temps a trouver sa position dans cet album, jusqu'à occuper naturellement la première.
Une musique qui emporte, qui donne le sourire.
J’adore le message, et tes mots et tes images sont tellement justes..
Le ton est juste aussi.
Tout s’alchimise, whaou !